désiré costaud

Territoires utopiques - Greg Vezon/Fred Nicolau - Lourdes 24/09/11

J'ai du aller à Lourdes quelque chose comme trois fois dans ma vie. Une première fois pour y naître, ma mère s'appelle Bernadette, autant faire ce peu. Une deuxième fois en pélerinage familial il y a quelques années, voir à quoi ça ressemblait, en gros. C'est un endroit très très bizarre, croyez-moi.

Et une troisième fois le week-end dernier pour voir l'installation vidéo Traversée de Greg Vezon et de Fred Nicolau, extension et point final de l'expo collective Utopia organisée dans le cadre des Territoires utopiques, un projet mené depuis 2010 dans la municipalité par des vedettes locales et hôtes de choix, à savoir Karine Mathieu et Fred lui-même.

Ils s'expliquent : "Territoires utopiques est né d'une fusion d'artistes, d'un collectage d'informations, de rencontres et d'échanges avec des habitants pour proposer la (re)découverte de lieux. Une invitation au voyage d'un lieu existant à un non-lieu fantasmé...".

Et qui de mieux que Greg Vezon pour transformer un lieu existant en non-lieu fantasmé et nous foutre gentiment les chocottes au passage, on se le demande...

Rendez-vous donc à la médiathèque de Lourdes samedi en fin d'aprém', retour sur le projet autour d'un verre et d'une expo (oeuvres originales et objets collectés) en attendant les bus qui doivent nous amener à une dizaine de kilomètres de là.

Après distribution d'une lunchbox de l'apocalype (qui contient un cierge et diverses autres babioles), en route pour l'aventure pile à la tombée de la nuit, entre brume, pluie fine, magasin Sport 2000 et tristes lumières de la ville, alors que les hauts parleurs du bus diffusent du Turzi et d'autres trucs à la Carpenter.

Ambiance mortifère qui contraste agréablement avec l'ambiance colo du bus qui, une fois sorti de la ville, peine à grimper entre les ravins tout en nous trimbalant joyeusement vers la fin du monde. La mise en condition fonctionne à merveille.

On fini le trajet à pied, sorte de cul de sac dans la montagne, avec un beau point de vue sur la ville, au loin, et les cimes qui transpercent le ciel chargé alentours. Destination finale, une belle cabane sur laquelle va avoir lieu la projection, à l'orée d'un bois.

Certains ont déjà allumés leurs cierges, d'autres fument nerveusement leurs clopes, on a un peu l'impression de faire partie d'une société secrète, mais dans sa version familiale, tranquilou bilou, pas de vierges à sacrifier, on va pas se salir les mains ce soir.

On n'entend plus que le groupe électrogène au loin quand la projection commence. Le film est calé aux dimensions de la cabane qui prend littéralement vie sous les images, effet de déchirements, de coeur qui cogne a en faire exploser les murs de planches, projections d'images gothiques, nature morte, de formes abstraites ou géométriques et musique d'ambiance du cru, bruitages flippants pour mettre en valeur tout ça.

La vidéo était projetée par la suite au château de Soum, avec buffet aux petits oignons et ambiance à la cool

L'effet est boeuf. Une projection unique malheureusement, cependant Greg devrait retravailler la vidéo pour la réadapter et la diffuser sur internet. Elle devrait être visible très prochainement, ainsi qu'une vidéo de la projection dans les bois, sur le site Dératisme.